Depuis le 1er janvier 2022, de nouvelles normes (RE 2020) président à la construction des maisons individuelles.
Objectif ? Dépenser moins d’énergie grâce à l’utilisation de matériaux de qualité isolante supérieure.
Focus sur les 8 points clés pour atteindre la performance exigée
1 – Opter pour une architecture bioclimatique
Une architecture bioclimatique, c’est-à-dire prenant en compte la forme du bâtiment (un volume simple, une silhouette ramassée), son orientation (de manière à piéger la chaleur du soleil et la lumière du jour).
Prévoir des volumes tampons au nord (garages, buanderies, toilettes…).
Disposer les chambres à l’est, de préférence, pour bénéficier des rayons du soleil levant.
Et du sud-est au sud-ouest, les pièces à vivre équipées de larges baies toujours protégées de la surchauffe par des protections solaires.
2 – Prendre en compte le confort d’été
Si le chauffage n’est plus un problème, en revanche le rafraîchissement en est un.
Dans une maison étanche et bien isolée disposant d’ouvertures généreuses, la chaleur s’installe vite et il est difficile de la déloger.
Plutôt que de recourir à la climatisation, grosse consommatrice d’électricité, mieux vaut éviter de la laisser entrer. Protections solaires (volets, brise-soleil, “casquettes”), aération naturelle et inertie thermique s’imposent.
3 – Favoriser l’éclairage naturel pour économiser l’électricité
La surface des parois vitrées donnant sur l’extérieur doit représenter au minimum 1/6 de la surface habitable
4 – Rechercher l’inertie thermique
Un bâtiment emmagasine puis restitue plus ou moins vite la chaleur ou le froid.
Plus la restitution est lente, meilleure est l’inertie du bâtiment.
C’est une source d’économie et de confort puisque les pics de chaleur sont lissés.
Plus les murs sont épais et les matériaux lourds (béton, pierre, brique pleine, terre crue, etc.), plus l’inertie est grande.
Celle d’une maison à ossature bois (qui présente d’autres avantages par ailleurs) est quasi inexistante.
Il est donc nécessaire de compenser en posant le bâti sur une dalle épaisse et en réalisant des cloisons intérieures en matériaux lourds capables de jouer un rôle temporisateur.
5 – Maîtriser la perméabilité à l’air
Partout où l’air passe, les échanges caloriques sont importants et la consommation d’énergie augmente pour compenser.
D’où une perméabilité maximale autorisée (0,6 m3/h.m2, pour la précision).
Outre des mises en œuvre soignées, cela suppose le recours à des méthodes spécifiques comme la pose de membranes d’étanchéité ou de trappes d’accès étanches… Ainsi que l’utilisation d’équipements tels que hottes d’aspiration, inserts ou poêles à bois, spécialement conçus à cette fin.
6 – Isoler sol, murs et toiture
Tous les types d’isolation sont possibles : par l’intérieur (ITI), par l’extérieur (ITE) ou répartie (ITR)* dans une construction dite “mono mur”, qui allie dans un même matériau (béton cellulaire ou bio brique, par exemple) la structure portante et l’isolation.
Objectif principal : la suppression des ponts thermiques. Dans ce domaine, l’ITE – encore peu utilisée en France – jouit d’un léger avantage sur ses concurrentes.
* ITI isolation thermique par l’intérieur, ITE isolation thermique par l’extérieur, ITR isolation thermique répartie.
7 – Recourir à au moins une énergie renouvelable
- Pour le chauffage, en installant un poêle ou un insert à bois, ou en recourant à la géothermie
- Pour le poste eau chaude sanitaire (ECS), en exploitant le solaire thermique, ou en récupérant des calories sur les fluides sortants (pompe à chaleur aérothermique)
- Quant au photovoltaïque, même s’il est financièrement moins intéressant qu’il y a quelques années, il demeure une solution d’avenir compte tenu de l’augmentation plus que probable du prix de l’électricité
8 – Installer une ventilation efficace et économe
Lorsque l’étanchéité est renforcée, une ventilation contrôlée (VMC) est indispensable pour ne pas transformer en quelques mois sa maison en Cocotte-Minute insalubre.
Une nouvelle génération de moteurs “basse consommation” équipe à présent les systèmes de ventilation simple et double flux.
Dans les régions tempérées, une ventilation simple flux de type Hygro B (automatiquement régulée selon le degré d’hygrométrie) suffit.
Dans les régions plus froides, une VMC double flux avec récupérateur d’énergie peut être une excellente solution.
Par Georges-François Rey – Paru dans Maison Magazine de Janvier / Février 2013 – Publié le 11/03/2013
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